Nous avons vu dans notre précédent article que la LFP ne semble pas vraiment préoccupée par la cause écologique, avec son barème de points pour la licence club qui n’est composé qu’à 7.5% de critères environnementaux (et 2.5% de critères sociaux).
Malgré cette faible incitation de la part de la ligue, les clubs français jouent-ils le jeu? Obtiennent-ils un score élevé dans cette catégorie?
Quel score pour les clubs ?
Premier constat: les critères RSE de la ligue semblent ne pas trop intéresser les clubs. C’est la famille de critères récoltant le plus faible score parmi les quatre (saison 2023-2024)
La LFP commente d’ailleurs: “Pour sa première année d’existence, la famille de critères RSE est celle dans laquelle il y a la plus grande marge de progression.”
Bien vu Sherlock. Traduction: “nous avons été nuls, mais en même temps cela ne nous intéresse pas vraiment”.
Cela se vérifie lorsque l’on s’attarde sur les critères de la licence qui n’obtiennent pas la moyenne : 5 sur 9 en L1 et 4 sur 12 en L2 font partie de la catégorie RSE. A une époque ou le tri sélectif est obligatoire pour tous les ménages, est-il normal pour les clubs d’obtenir un bilan aussi mauvais en termes de recyclage de déchets (score de 34% en L1)?
Les bons et mauvais élèves
Quand on regarde de plus près les résultats par club, on voit quand même qu’il y a quelques TRÈS mauvais élèves…
En L1, les Canaris scorent moins de 150 points sur 1000 ! Toujours plus que leur total de points en championnat sur les 4 dernières saisons. Alors que gagner sur le terrain n’a pas semblé les intéresser cette saison, on espérait trouver une catégorie où ils relèveraient le niveau…
Lens, Nice et Monaco font également partie des équipes du bas de tableau RSE. Etonnant quand on connaît leur budget.
A l’inverse, Metz, Lyon et Montpellier sont sur le podium des bons élèves. Seuls ces 3 clubs et Paris, 4ème, dépassent les 80% de points dans cette catégorie.
En L2, bravo à Bastia et Pau qui avec près de 80% des points sont loin devant les autres. Cependant, 9 clubs n’obtiennent pas la moyenne et que dire de l’US Concarneau qui est bon dernier avec 50 points sur 1000, et également la seule équipe à ne pas avoir décroché sa licence club.
Avec Concarneau, on a une structure professionnelle qui n’a pas 2 ans et pas de moyens (même pas de stade homologué dans leur ville). Cela montre les limites du modèle de barème trop faible pour les clubs trop forts (donc sans importance) et impossible à atteindre pour les clubs trop faibles du fond de L2.
Conclusion
Notre conclusion est que ce système de points est totalement inefficace. Un barème progressif suivant les moyens des clubs, leur classement, le foncier, l’ancienneté, voire la fortune des propriétaires, permettrait à chaque club d’aligner leurs efforts avec leurs possibilités.
Une plus grosse proportion RSE dans le total de points, ou bien des sanctions appropriées qui inciteraient les clubs à prendre de réelles initiatives dans ce domaine sont des pistes d’amélioration possibles.
En attendant, les clubs continueront de faire semblant.
